Pensant partir pour seulement un ou deux ans à la base, j’ai fêté le mois dernier mes 4 ans d’expatriation à Cambridge, en Angleterre. Il s’en est passé des choses en 4 ans et je me suis dit qu’il était temps de faire un petit bilan d’expatriation pour ceux qui voudraient tenter l’aventure.
Je suis presque au point en anglais.
Je parle anglais dans ma vie professionnelle et sociale, je comprends enfin ce que mes collègues disent au pub entre le bruit et la bière, je pense et rêve parfois en anglais, je n’ai (presque) plus peur de téléphoner, j’arrive à exprimer à peu près toutes mes émotions, bref je me sors d’à peu près toutes les situations et je suis à l’aise … mais ça reste une langue étrangère.
Après tout, ça veut dire quoi parler anglais et être bilingue ? Il y a maitriser la langue grammaticalement, l’accent, apprendre les expressions et les codes sociaux… ça veut dire plein de choses. J’ai réalisé que perdre son accent n’était pas si important finalement, maitriser la langue et les codes sociaux l’est bien plus. Parler une langue étrangère sans accent est très compliqué, même pour les plus doués, apparemment à cause de la manière dont fonctionne notre cerveau (1).
Le temps n’est pas si terrible que ça à Cambridge.
Apparemment Cambridge est l’un des endroits les plus secs de l’Angleterre. Alors oui il pleut mais ce n’est pas si terrible que ça, on a aussi eu de très beaux étés en 4 ans et même parfois un peu de neige en hiver.
J’ai découvert des bons plats anglais.
C’est toujours une des premières questions que l’on me pose, si je mange bien et si la nourriture française ne me manque pas trop. Ça me manque un peu bien sûr mais avec le temps j’ai découvert les bons pubs de Cambridge, où manger des bons plats typiques anglais, de la bonne cuisine internationale et les bons brunchs. Certes la diversité nationale est moindre qu’en France mais avec un peu de persévérance, on apprend à apprécier les mets anglais.
Je suis passée (et passe encore) par des hauts et des bas.
Connaissez-vous la courbe de l’expatriation ? Développée par McCormick et Chapman, elle représente les différentes phases du chemin parcourue par un expatrié (2). En 4 ans, je suis passée par les phases d’émerveillement, de curiosité, et d’acceptation. J’ai eu des moments de doute et beaucoup d’incertitudes sur le fait de rester, je me suis maintes fois demandé si ça valait le coup de faire des efforts et si je finirais par m’intégrer. Mais j’ai aussi réalisé tous les côtés positifs, la chance que j’ai et la joie que ma vie d’expat m’apporte.
Aujourd’hui, je dirais que je me situe entre la recherche de sens et l’acceptation du nouvel environnement. Je pense aussi que des fois j’en reviens aux périodes d’expérimentation ou d’acceptation de la réalité, ça dépend d’où j’en suis et de ce que je vis. Au final, je ne pense pas qu’il y ait de règles, des fois on fait marche arrière puis on rebondit…
Les économies se font à petits pas.
Le coût de la vie est élevé en Angleterre, particulièrement à Londres et les villes alentour comme Cambridge. Le prix des loyers est exorbitant et les salaires ne sont pas si élevés, les crèches sont très chères, l’université payante, les maisons ne sont pas données. Tout ça est parfois frustrant et rend difficile de se projeter à long terme dans des villes comme celle-ci. D’après l’enquête annuelle d’Expat Insider de 2019, le coût de la vie élevée préoccuperait 56% des expatriés au Royaume-Uni (3).
Il y a eu le Brexit.
Finalement après moult péripéties, le Brexit a bien eu lieu. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet car on en a assez entendu parler mais pour l’instant ça ne change grand-chose. On commencera sûrement à voir les effets en 2021. Toujours d’après l’enquête annuelle d’Expat Insider de 2019, 42% des expatriés au Royaume-Uni jugerait le climat politique au Royaume-Uni comme négatif (3).
L’environnement international.
Je crois que c’est ce que je préfère à Cambridge. Les rencontres avec les personnes de plein de pays différents, en apprendre sur les différentes cultures, la cuisine internationale… c’est hyper enrichissant, ça ouvre l’esprit sûr plein de trucs et ça permet aussi de se rendre compte de l’influence de la culture française à l’étranger mais aussi de se poser des questions sur ce qu’on pourrait faire différemment et tout ça.
Références :
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Escapades & citronnade.
